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Une envie singulière
Si la plupart de nos achats de plantes sont guidés par des motifs assez conventionnels allant de la couleur des fleurs à la forme générale en passant aussi, plus prosaïquement, par la quantité admissible de lumière reçue par le végétal convoité à l'emplacement qui lui sera dévolu, il est des achats pour lesquels ce genre de considérations fort utiles au demeurant ne semble pas avoir été le lien déclencheur.
Oui, alors quelles autres considérations, me direz-vous ? ( J'écris "vous" à dessein bien entendu puisque j'ai la prétention de m'adresser au plus grand nombre depuis ce blog qui me sert de nombril bis. )
Prenons l'exemple de cet arbre là. Oui, c'est ça, celui qui inonde l"image ci-dessus de sa jolie livrée automnale.
Un Sassafras Officinalis ou Laurier des Iroquois. Un arbre d'Amérique du Nord comme vous pouviez vous en douter en découvrant le nom de cette tribu indienne du Canada.
Alors, c'est ça. L'exotisme de la provenance comme élément déclencheur. Ben non, même pas.
C'est plus ténu que ça. Je lisais un roman dont le titre m'échappe aujourd'hui et dans lequel il était fait allusion à un texte dont le titre ( Celui-là, je m'en souviens ! ) était: " Du vent dans les branches de sassafras".
Ne sachant pas ce qu'était un sassafras, je me renseignai sur le moteur de recherche auquel peu d'entre nous échappent et, comme à l'accoutumée, je m'égarai quelque peu au fil des entrées proposées.
J'y appris quand même que le sassafras était un arbre assez singulier dont les feuilles caduques sont soit entières, soit découpées en 2 ou 3 lobes ( Tout ça, sur le même arbre bien que, chez nous, les lobes ne soient pas légion ). A l'automne, elles prennent les belles couleurs que vous propose l'image.
De plus, le feuillage est un peu odorant et les feuilles sont très parfumées quand on les écrase dans la main ce qui, je l"avoue, est peu idiot puisqu'elles sont quand même beaucoup mieux sur l'arbre à en magnifier la ramure. ( Je supposais donc que le vent passant dans les branches se chargeait de douces effluves propres à parfumer le jardin. Oui... eh bien pas vraiment parce qu'il doit falloir un bon paquet de sassafras pour que ça marche et l'idée n'était pas d'en installer une forêt complète. Pas la place de toute façon ! )
Toutes ces digressions m'éloignèrent évidemment du titre recherché et c'est à la toute dernière extrémité que j'appris qu'il s'agissait d'une pièce de théâtre écrite par le dramaturge et romancier René de Obaldia et qui sera représentée pour la première fois dans les années 60.
Dès lors, je décide que le sassafras fera son entrée au jardin ( Je ne sais pas encore que ça ne sent pas grand-chose. ) parce que l'idée du vent qui passe dans les branches de cet arbre " théâtralement exotique " en délivrant un doux parfum me parait assez réjouissante.
Alors, déçu ? Ben non, pas du tout parce que si je ne passe pas mon temps à écraser quelques pauvres feuilles pour un shoot odorant, il n'en reste pas moins que cette livrée automnale fut une vraie bonne surprise et continue de l'être année après année.
Moralité: Adoptez un sassafras ! De l'or quand l'automne est là !
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Commentaires
2Renée Boy FagetVendredi 17 Novembre 2017 à 21:16Comme c'est joliment bien vendu ... le seul ennui pour moi et sa non adaptation au sol salaire (cela dit je réussi quelques érable japonais) alors qui sait un jour , je tenterais certainement ...ne serait ce que pour l'or qu'il apporte au jardin en ces jours d'automne que j'aime de plus en plus ...tes photos Laurent sont bien alléchantes ... félicitations ...bonne soirée Renée
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Dimanche 19 Novembre 2017 à 19:07
Content d'avoir de nouveau titillé ton envie de voir s'épanouir dans ton très bel écrin ce végétal qui ici, fait notre joie à plusieurs périodes de l'année. Ses fleurs bien que discrètes arrivent tôt en saison et meublent un peu le désert ambiant et l'automne est tel que décrit plus haut. Belle soirée
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J'aurais pu avoir la même démarche. Mes lectures, pas forcément jardinières, m'ont aussi fait découvrir des plantes inconnues ou mal connues.
J'ai lu aujourd'hui que les feuilles de sassafras faisaient partie de la pharmacopée indienne et servaient d'analgésique lors des douleurs dentaires.
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Dimanche 19 Novembre 2017 à 19:04
Comme quoi le jardin loin de se cantonner à la seule activité physique de tripatouillage de la terre nous ouvre également des horizons nouveaux dont nous n'aurions pas eu connaissance en d'autres circonstances. Belle soirée
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Tu sais, tu aurais pu choisir un Cercidiphyllum ou l'arbre caramel qui est parfumé à l'automne et émet une délicieuse odeur... de caramel tu t'en doutes
Sinon c'est vrai qu'il est beau au milieu de ta verdure, on ne voit que lui et il fait son effet
Belle et douce soirée
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Dimanche 19 Novembre 2017 à 19:02
Nous avons un exemplaire de l'arbre dont tu parles et si son odeur de caramel se rappelle à notre bon souvenir chaque mois de septembre, le malheureux se déplume bien trop vite sous nos latitudes pour que nous puissions lui confier une quelconque tâche ornementale l'automne venu. Dommage mais nous profitons au moins de sa superbe écorce. Belle soirée
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Comme quoi il ne faut pas écouter le dicton qui affirme que la curiosité est un vilain défaut, bien au contraire. Tu as fait une belle découverte.
Il est très beau et tes photos magnifiques, comme toujours.
Je te souhaite un bon week-end.
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Dimanche 19 Novembre 2017 à 18:58
Je ne suis pas toujours le nez dans le dictionnaire loin s'en faut mais pour le cas présent le mot m'avait sans doute plu et a ainsi suscité ma curiosité. Tout ça pour dire que la façon dont nous choisissons nos plantes emprunte parfois des parcours pour le moins sinueux dont la logique peut ne pas correspondre à une ligne directrice que nous aurions plus ou moins définie dans notre esprit. Belle soirée
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Je ne connaissais pas le sassafras, c'est une belle découverte.
Question lecture au bonus jardinesque, je suis plongée en ce moment dans 'le Fils', de Philipp Meyer, petite pépite de littérature américaine dont (notamment mais pas que) le personnage principal a été kidnappé par une tribu Comanche qui lui apprend tout de la nature: on y retrouve toutes les plantes de prairie désormais introduites dans nos jardins comme les Echinacea... C'est le petit truc en plus d'un très bon livre.
Bon dimanche,
Aude.
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Dimanche 19 Novembre 2017 à 18:53
Dans ton cas comme dans le mien, l'intérêt pour les choses du jardin trouvent un écho nouveau dans nos lectures qui s'enrichissent pour le coup de nouvelles images et pourquoi pas de parfums propres à en étoffer encore un peu plus l'environnement du texte tel que nous le créons dans nos têtes. Belle soirée
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Comme beaucoup, je ne connaissais absolument pas cet arbre que je découvre. Il est bien alléchant d'ailleurs.
Comme le dit si bien François Maurel sur Arté un peut après 20h30 , "je mourrais moins bête, mais bon, je mourrais quand même. Moins bête grâce à vous pour cette fois
là. Merci pour cette belle découverte
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Mercredi 29 Novembre 2017 à 21:06
Nous mourrons quand même c'est indéniable, moins bêtes ? Peut-être mais en tout cas heureux d'avoir croisé un jour la route de toutes ces perles botaniques. Belle soirée
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Et bien, je n'en avais jamais entendu parler! Et pourtant je fais beaucoup de recherches sur les arbres que j'aime de plus en plus. Bien que je regarde plutôt les arbres moins imposants. Mais quelle couleur à l'automne, il est magnifique et j'aime sa silhouette à étages. Merci pour la découverte
Sa vitesse de pousse n'est pas ( ici ) infernale sachant que chaque année ne voit s'ajouter qu'un seul plateau ce qui nous laisse encore du temps avant qu'il n'atteigne son plein épanouissement qui, il me semble, n'est quand même pas de nature à déborder des limites du raisonnable pour notre espace. Belle soirée